Il est, ainsi, des évidences, des ressemblances et des raccourcis.
Un ballon rond, devenu multicolores, d’un côté, une balle définitivement blanche, de l’autre.
De l’herbe verte, ici et là, qu’on appelle surface de réparation ou green.
Des souliers, pour mieux s’enraciner dans la terre quand nos rêves de conquête nous pousseraient à nous envoler. Là-haut, tout là-haut…
Un but, ici, un trou là.
Onze adversaires ou un seul, qu’importe, l’esprit de compétition, même face à l’ami de vingt ans, finit toujours par l’emporter.
La démocratisation du golf, ces vingt dernières années, a conduit le footballeur à devenir golfeur, à moins que ce ne soit l’évolution de son statut social qui l’ait mené sur les parcours, en quête d’évasion, de solitude, de tranquillité.
Le golf, qui plus est, est l’une des rares pratiques sportives qui ne soit pas interdite aux footballeurs professionnels, même si quelques entraineurs – eux aussi… golfeurs, d’ailleurs ! – pestent parfois contre la monomanie qui s’empare de leurs joueurs, totalement absorbés par leur passion nouvelle.
Le club n’est plus seulement celui dont on porte fièrement le maillot, le but n’est pas fait du même bois, le fairway surclasse le fair-play.
Ce mariage de passion, de raison, entre football et golf se moque des frontières. Et si nos amis anglais ont, cette fois encore, « putter » les premiers, l’internationalisation du phénomène n’échappe à personne.
Consciente de cette dimension, et comptant dans ses rangs quelques accros des greens, la Fédération Internationale des Footballeurs Professionnels, la FIFPro, a souhaité réunir quelques grands footballeurs, golfeurs impénitents, le temps d’un grand tournoi.
Favoriser les rencontres ou les retrouvailles, jeter un pont entre les générations – c’est aussi un des atouts du golf, de permettre la mixité des âges et des sexes -, ou, plus simplement encore, partager des émotions entre footballeurs, comme hier sur le terrain, nous n’avons pas d’autres ambitions que celles-là.
Nous sommes réunis pour nous amuser, prendre du plaisir, même si je sais, – on ne nous changera pas, nous sommes des compétiteurs-nés ! – que certains sont ici pour gagner.
Philippe PIAT – Président FIFPro Division Europe
